E-cigarettes : le nouveau défi de santé publique en Angleterre

E-cigarettes : le nouveau défi de santé publique en Angleterre

Publié le: 15/07/2023

LE ROYAUME-UNI CONSIDÈRE LES CIGARETTES ÉLECTRONIQUES COMME UNE RESSOURCE CONTRE LE TABAGISME ET (PEUT-ÊTRE) DEVRIONS-NOUS COMMENCER À SUIVRE CET EXEMPLE EN FRANCE AUSSI.

 

Les cigarettes électroniques sont toujours considérées avec suspicion et, malgré les informations glanées par de nombreuses études scientifiques, les autorités semblent toujours les considérer aussi nocives que les blondes. En témoigne la politique fiscale adoptée à l’encontre des produits e-liquides d’inhalation (PLI) soumis à une fiscalité très lourde qui n’encourage pas leur achat comme alternative au tabac.

Le Royaume-Uni, pour sa part, semble avoir pris une voie totalement opposée et représente un cas très intéressant et un exemple potentiel pour notre pays et pour toutes les autres nations qui mènent un combat très dur : celui contre le tabagisme.

Dans cet article, nous expliquerons quelles initiatives sont prises par le gouvernement britannique en faveur du vapotage et quels sont les résultats obtenus jusqu’à présent grâce à ces mesures.

Comment la cigarette électronique aide à arrêter de fumer : la position du gouvernement britannique

En octobre 2021, une nouvelle révolutionnaire a circulé : ces mois-là, le gouvernement du Royaume-Uni envisageait l’idée de lancer des mesures sanitaires pour autoriser la prescription de la cigarette électronique comme dispositif anti-tabac également par le biais de subventions économiques en faveur des fumeurs.

Malheureusement, il semblerait que cette mesure ne se soit pas matérialisée. En effet, actuellement, sur le site du NHS (le service de santé publique britannique), il est indiqué que les cigarettes électroniques ne peuvent pas être prescrites.

la position du gouvernement britannique avec les e-cigarettes

Cependant, malgré l’occasion manquée, le gouvernement britannique a poursuivi une politique de promotion du vapotage afin de réduire le nombre de fumeurs au Royaume-Uni. Et, il l’a fait à travers de nombreuses campagnes publiques, y compris le célèbre Stoptober. Il s’agit d’une initiative gouvernementale qui débute au début d’octobre et qui existe depuis plus de 10 ans. Il est spécifiquement dédié à la lutte contre le tabagisme afin de protéger la santé des citoyens et de réduire les coûts encourus par le système national de santé pour traiter les maladies causées par la cigarette traditionnelle, un poste budgétaire qui s’élève à plus de 2 milliards de livres.

Parmi les principaux canaux par lesquels les autorités britanniques mènent cette campagne figure le site gouvernemental Better Health, qui affirme que la cigarette électronique « peut vous aider à arrêter de fumer et est beaucoup moins nocive que la cigarette ». En outre, ce portail indique également que « l’utilisation de la cigarette électronique est environ deux fois plus susceptible d’arrêter de fumer que l’utilisation d’autres produits de remplacement à base de nicotine, tels que la gomme et les patchs ».

Mais, qu’est-ce qui a convaincu le gouvernement britannique d’adopter une position aussi claire sur le vapotage et de promouvoir son utilisation comme outil dans la lutte contre le tabagisme ?

Lire aussi : Vape MTL ou DTL : toutes les différences entre ces modes de vapotage

Les cigarettes électroniques sont jusqu’à 95 % moins nocives que les cigarettes traditionnelles

Les autorités britanniques ont choisi cette voie controversée en s’appuyant sur les preuves recueillies lors de nombreuses études scientifiques menées au cours des années précédentes. L’un d’entre eux, en particulier, a été un facteur décisif dans cette décision. Je me réfère à la recherche publiée en 2015 par l’agence Public Health England dont les principaux points peuvent être consultés sur cette page du site officiel du gouvernement britannique.

Parmi les données qui ont émergé au cours de cette étude, les plus importantes sont les suivantes :

  • Les cigarettes électroniques sont jusqu’à 95 % moins nocives que les cigarettes traditionnelles ;
  • Il n’y a aucune preuve que les cigarettes électroniques peuvent favoriser la propagation du tabagisme chez les mineurs. Cette conclusion est particulièrement intéressante et significative, car les détracteurs de la cigarette électronique ont tendance à prétendre que leur utilisation peut pousser les jeunes à fumer ;
  • Environ la moitié de la population britannique ignore que le vapotage est moins nocif que le tabagisme.

Réduction du tabagisme au Royaume-Uni : données de l’Office for National Statistics

Bien entendu, le succès possible des politiques antitabac initiales des autorités britanniques doit être mesuré à l’aune des résultats effectivement obtenus. Et, les données obtenues jusqu’à présent semblent assez réconfortantes !

En particulier, voici ce qu’indique un rapport publié par l’Office for National Statistics (l’organisme national responsable de la collecte des informations statistiques) et intitulé « Adult smoking habits in the UK : 2021 » :

Réduction du tabagisme au Royaume-Uni

  • En 2021, le pourcentage le plus bas de fumeurs jamais enregistré par rapport à la population britannique totale, à 13,3 %. Ce chiffre a diminué régulièrement au cours des 12 dernières années ;
  • Dans le même temps, le nombre d’utilisateurs réguliers a atteint un niveau record de 4 millions de vapoteurs ;
  • Le mérite de la réduction du nombre de fumeurs serait également dû à la diffusion des cigarettes électroniques comme alternative aux cigarettes traditionnelles.

Lire aussi :Puis-je entrer dans le stade avec une cigarette électronique ? Voici ce que dit la loi

En bref

Depuis plusieurs années, le Royaume-Uni a choisi de miser sur le vapotage comme solution au fléau du tabagisme en adoptant une stratégie quelque peu révolutionnaire : promouvoir la cigarette électronique comme alternative moins nocive au tabac.

C’est un choix courageux qui, selon les statistiques les plus récentes, semble avoir obtenu d’excellents résultats. Mais, l’exemple anglais ne nous a pas encore convaincus de faire de même et, dans notre pays, les e-cigarettes sont toujours considérées comme des blondes.

Compte tenu des informations très intéressantes obtenues sur la base des études scientifiques mentionnées ci-dessus, nous ne pouvons qu’espérer que notre gouvernement décide de prendre une voie similaire à celle choisie par le Royaume-Uni dès que possible.